Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/29

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C’était le soir, bien loin des bruits tumultueux ;
Les pâles oliviers, tout baignés d’ombres bleues,
Étendaient vers le ciel leurs grands bras tortueux.

Les alcyons, frôlant les vagues de leurs queues,
Se balançaient gaîment par troupes dans les airs
En franchissant d’un seul coup d’aile plusieurs lieues.

Tout était pur & calme, & sur les flots déserts,
Aux limpides clartés dont Phébé les inonde,
De gracieux dauphins laissaient voir leurs dos verts.

C’était un pan du ciel de la Grèce féconde,
Un des sites sacrés chers à l’humanité ;
C’était le cap Sunium plongeant dans la mer blonde.

Charme mystérieux de la toute beauté !
Mon âme respirait dans ce doux paysage
Le sain apaisement de la sérénité.

Et puis c’était saint Paul devant l’aréopage,
Aux neveux de Platon révélant l’Inconnu,
Le Dieu saint, juste & bon, tout-puissant & tout sage.