Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/93

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En effet, voici venir l’heure,
Belle autrefois de tant d’espoir,
Où sur le seuil de ma demeure
J’allais t’attendre chaque soir.

Pourquoi donc passes-tu si vite ?
Le pas de la porte est désert,
À le franchir nul ne t’invite,
Ton repos est bien à couvert.

Et si tu viens dans cette chambre,
Où sont écloses mes amours,
Où, de mai jusques en septembre,
Quatre ans, je t’ai vu tous les jours ;

Où nous avions pris l’habitude
D’une si douce intimité,
Pourquoi donc cette inquiétude ?
Pourquoi donc cet air agité ?

Pourquoi ces vieilles remembrances,
Ces retours vers le temps enfui ?
Qu’as-tu fait de mes espérances,
Pour t’en souvenir aujourd’hui ?