Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/117

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toute sa vie des romans et elle aimait à les raconter ensuite, même à Hania ; et les paroles de mon père n’étaient donc pas tout à fait inexactes.

— Regardez donc qui vient là-bas ? s’écria tout à coup Kaz.

Nous regardâmes tous vers l’allée de tilleuls. En effet, tout au bout, — et l’allée mesurait une bonne verste, — nous aperçûmes un petit nuage de poussière, qui s’approchait avec une grande rapidité.

— Qui donc peut venir ? Quelle hâte ! dit mon père en se levant. La poussière est telle qu’on ne distingue rien.

Il faisait une grande chaleur ; la pluie n’était pas tombée depuis au moins deux semaines, aussi, sur la route, des nuages de poussière s’élevaient-ils au moindre mouvement. Le tourbillon se rapprocha de nous, grossissant à vue d’œil, et à une centaine de pas du balcon se dessina tout à coup une tête de cheval aux naseaux rouges et soufflants,