Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/118

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aux yeux brillants et à la crinière éparse.

Un cheval blanc arrivait à un galop effréné, touchant à peine la terre de ses sabots ; et le cavalier, courbé sur la crinière, selon la coutume tatare, n’était autre que mon ami Sélim.

— C’est Sélim ! Sélim arrive ! s’écria Kaz.

— Que fait ce fou ? Les portes sont fermées ! dit mon père ému.

On n’avait plus le temps d’ouvrir les portes, et Sélim arrivait comme un fou, et l’on pouvait craindre de le voir s’écraser sur le mur élevé, surmonté de pieux aigus.

— Mon Dieu, protège-le ! murmura le prêtre Ludvig.

— La porte, Sélim, la porte ! criai-je de toutes mes forces, en agitant mon mouchoir et courant à sa rencontre.

Soudain Sélim, arrivé à cinq pas de la porte, se redressa sur sa selle et d’un coup d’œil mesura la distance qui le séparait du mur. Ensuite parvinrent jusqu’à moi le cri des