Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/124

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tenté de sauter le mur, eût-il été deux fois plus haut. Arrivé à environ trois cents pas, je fis faire volte-face au cheval et je le mis au trot, pour prendre bientôt le galop.

Soudain, je sentis que ma selle glissait de côté. De deux choses l’une : ou la sangle s’était desserrée pendant ma course, ou bien Francis l’avait relâchée exprès pour permettre au cheval de souffler et ensuite, par bêtise, ne m’avait pas prévenu en temps opportun.

Il était maintenant trop tard. Le cheval approchait comme une flèche du mur et je ne voulais pas retourner en arrière.

« Je vais me tuer ! » pensai-je.

Et le désespoir me saisit. Je serrai convulsivement les flancs du cheval ; l’air me sifflait aux oreilles. Soudain, le mur brilla devant moi… J’agitai ma cravache, je sentis quelque chose m’enlever en l’air, un cri poussé du balcon retentit à mes oreilles, devant mes yeux tout s’assombrit et… je ne sais plus ; mais, quand je revins à moi,