Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/130

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que je n’ai jamais vu de figure plus mélancolique.

Hania frappa dans ses mains et s’écria, en riant à gorge déployée :

— Oh ! oh ! voilà comment on apprend des secrets !… À merveille, seigneur Sélim, à merveille !

Je pensais voir Sélim se troubler et se taire, mais il me dit seulement :

— Henri !

— Quoi ?

— Sais-tu ce qu’on fait à ceux dont la langue est trop longue ?

Et nous nous mîmes à rire tous les trois.

Mais Hania s’attacha à lui pour qu’il nommât sa bien-aimée. Sélim réfléchit un instant et lança : « Josia ! », mais il paya cher ensuite sa franchise, car Hania ne le laissa plus tranquille jusqu’au soir.

— Elle est belle, votre Josia ? demanda-t-elle.

— Assez.