Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/131

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— Comment sont ses cheveux, ses yeux ?

— Jolis, mais pas de la couleur que je préfère.

— Comment les préférez-vous ?

— Des cheveux clairs et des yeux bleus, comme ceux… que je vois en ce moment.

— Oh ! seigneur Sélim !

Et Hania fronça les sourcils ; mais Sélim joignit les mains et dit d’un ton de voix câlin.

— Mademoiselle Hania ! Vous vous fâchez ? De quoi s’est donc rendu coupable envers vous le pauvre petit Tatar ? Allons, ne vous fâchez pas ! Souriez un peu !

Pendant que Hania le regardait, le petit nuage qui couvrait son visage fondait à vue d’œil. Sélim l’ensorcelait tout bonnement. Les coins de ses lèvres commençaient à trembler, ses yeux s’éclairaient, une rougeur envahissait ses joues, et elle répondit enfin mollement :

— Très bien, je ne me fâcherai plus ; mais seulement, soyez convenable.