Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

blement ; des papillons de nuit voltigeaient en grand nombre sur la nappe blanche ; les feuilles d’une vigne sauvage bruissaient presque imperceptiblement sous le souffle d’un vent léger, et, de derrière les tilleuls, surgissait une lune dorée. Notre conversation s’était terminée sur un accord parfait entre Hania, Sélim et moi ; cette soirée paisible et belle agissait aussi sur les personnes âgées, car les figures de mon père et du prêtre Ludvig étaient sereines comme le ciel environnant.

Après le thé, madame d’Ives se mit à faire des patiences, et mon père, dans une très bonne disposition d’esprit, commença à parler du temps de sa jeunesse, ce qui était un excellent signe.

— Je me souviens, commença-t-il, une fois, autour de ce village ; la nuit était si sombre que l’on ne distinguait rien…

Et là-dessus mon père tira de sa pipe un