Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/140

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non sur celle du mien ? Ce cheval lui aura peut-être plu davantage.

Elle le serrait au cou, lui tapait sur l’épaule et répétait : « Bon cheval, chéri ! » et l’animal s’ébrouait voluptueusement, cherchant à saisir la main de la jeune fille. Je finis par froncer les sourcils et je ne quittai plus des yeux cette main blanche, appuyée sur la crinière du cheval.

Nous atteignîmes la croix à l’extrémité de l’allée de tilleuls. Sélim souhaita à tout le monde une bonne nuit, baisa la main de madame d’Ives et voulut embrasser Hania ; mais celle-ci ne le permit pas, et le regarda même craintivement. Au contraire, quand Sélim fut remonté à cheval, elle alla vers lui et lui causa. À la lueur blonde de la lune, que ne masquaient plus les tilleuls, je pus voir ses yeux fixés sur Sélim et son visage qui souriait.

— N’oubliez pas le seigneur Henri, — dit-elle ; — nous bavarderons et chanterons tou-