Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/150

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reuse revenait inopinément à mon esprit : c’était moi seul qui par ma jalousie, ma gaucherie, rapprochais ces deux êtres. Oh ! je le comprenais parfaitement, bien que je n’eusse pas d’expérience ! De telles choses se devinent d’elles-mêmes ! Je dirai même plus : je savais que, dans le labyrinthe de ces sentiers tortueux, je n’irais pas là où je voudrais, mais là où me pousseraient mon instinct, et aussi, tout simplement, ces causes insignifiantes qui parfois peuvent amener d’importants résultats, dont dépend souvent le bonheur humain. Pour moi, j’étais très malheureux. Bien que mes tourments pussent paraître sans doute risibles à quelques-uns, je prétends que la mesure du malheur dépend non de sa grandeur véritable, mais de la façon dont il retentit chez l’homme.

En vérité, « il ne s’est rien passé, il ne s’est rien passé ! » me répétai-je jusqu’à ce que mes pensées commençassent