Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/152

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Hania, aimant, et je rachèterai ainsi ma brusquerie de la veille », pensai-je.

Je ne pouvais pas imaginer que mes dernières paroles avaient non seulement étonné, mais blessé Hania. Quand elle vint dîner avec madame d’Ives, je m’élançai d’abord à sa rencontre ; mais soudain je ressentis comme une douche froide ; je résistai obstinément à mon bon mouvement, non par caprice, mais parce que je me sentais comme repoussé par une force invisible.

Hania me dit bonjour très poliment, mais avec une telle froideur, que le désir que j’avais de m’excuser disparut tout à fait. Elle s’assit ensuite à côté de madame d’Ives, et pendant tout le temps du repas, ne fit pas la moindre attention à moi. L’existence me parut alors si inutile et si lamentable que, si quelqu’un m’en eût donné trois sous, je lui aurais dit que c’était trop cher. Pourtant que devais-je faire ? J’éprouvai alors un vif désir de me venger de Hania et résolus de la