Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/173

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buissons de Pogorovy ; il faudrait aller les chasser.

— Tout de suite !

Je m’habillai en un clin d’œil, pris un fusil, un couteau et sortis. Vakh était là, tout humide de la rosée du matin, et armé d’un long fusil rouillé à un coup, avec lequel d’ailleurs il ne manquait jamais son but. Il était encore tôt ; le soleil n’avait pas paru dans le ciel ; on ne voyait ni troupeaux dans les prés, ni travailleurs à leur besogne. Le vieillard se hâtait fiévreusement.

— J’ai là une charrette ; allons aux fosses.

Nous nous assîmes et partîmes. Juste derrière les granges, un lièvre s’élança, traversa la route devant nous et alla se cacher dans une prairie en bariolant de sa trace la terre moite de rosée.

— Un lièvre en travers de la route ! Mauvais présage ! dit le vieux.

Il ajouta au bout d’une minute :

— Il est déjà tard. Voici que l’ombre apparaît.