Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/181

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comme un arrêt inévitable qui doit s’accomplir un jour ou l’autre, et qu’il est impossible d’empêcher.

Dans la cour de notre maison, je trouvai le prêtre Ludvig, avec un bonnet sur la tête et un masque en fil d’archal, et qui se dirigeait vers les ruches d’abeilles.

— Sélim est ici ? lui demandai-je.

— Oui ; il y a bien une heure et demie qu’il est arrivé.

Mon cœur tressaillit d’angoisse.

— Et où est-il maintenant ?

— Du côté de l’étang avec Hania et Éva.

Je m’élançai précipitamment vers la rive de l’étang, où se trouvaient les canots. Il en manquait en effet un des plus grands ; je regardai sur l’eau, mais je ne pus rien apercevoir.

Je devinai alors que Sélim devait avoir tourné à droite, vers l’aunaie, de sorte que le canot et ses passagers se trouvaient cachés par les roseaux du rivage. Je saisis une rame,