Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/197

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« Non, me disais-je, ce n’est pas là un caprice momentané et enfantin, c’est un sentiment profond et sincère ! »

En vain mon père, le prêtre et madame d’Ives se torturèrent-ils pour savoir ce que j’avais, si j’étais malade : — à toutes leurs questions je répondais négativement, et leur sollicitude ne faisait que me tourmenter davantage. Je restais seul des journées entières, tantôt à cheval dans la campagne, tantôt au milieu des roseaux sur l’étang. Je vivais comme un homme sauvage. Quelquefois même, je restais toute la nuit dans la forêt auprès d’un bûcher avec un fusil et un chien. D’autres fois, j’allais trouver notre berger, regardé comme un sorcier, qui fuyait la société et composait toujours des poisons avec des herbes cueillies dans les prés, et je m’initiais aux secrets de la sorcellerie. Mais les minutes me semblaient longues et — qui l’eût pu croire ? — je m’ennuyais après Sélim.

Un jour, l’idée me passa dans la tête