Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/217

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— De plus, c’est un joli garçon ! Regarde-le !

Hania m’écoutait. Sélim était assis dans l’ombre ; sa tête seule était éclairée par les derniers reflets du soleil couchant, et à cette faible clarté il semblait si beau, si inspiré, avec ses yeux levés au ciel !

— C’est vrai, qu’il est beau, n’est-ce pas, Hania ? demandai-je.

— Vous l’aimez beaucoup.

— Oh ! cela l’intéresse peu, mais ce sont les femmes… qui l’adorent. Ah ! comme Josia l’aime !

Une ombre d’inquiétude passa sur le visage de Hania.

— Et lui ?…

— Lui !… Aujourd’hui il en aime une autre, demain ce sera le tour d’une troisième. Il ne peut aimer longtemps la même ; sa nature est ainsi. Si jamais il te jure qu’il t’aime, ne le crois pas (je parlai ici exprès avec un accent particulier) : ce seront tes