Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/227

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sur Hania ; et, effectivement, mon père se mit à parler d’une chose fort importante. Il envoyait mes jeunes sœurs avec madame d’Ives à Koptchany, chez notre grand-père, pour tranquilliser ma mère ; Hania se trouverait donc rester seule au milieu d’hommes, ce que mon père ne voulait pas ; et il ajouta qu’il se passait chez nous des choses sur lesquelles il ne voulait pas m’interroger, mais qu’il ne pouvait approuver. Le départ de Hania y mettrait fin.

Tous, à ce moment, me regardèrent et furent très surpris quand, au lieu de m’opposer désespérément au départ de Hania, je l’approuvai avec joie. J’avais calculé, en effet, que ce départ romprait toutes ses relations avec Sélim ; en outre, l’espoir, comme un feu follet, était en mon cœur, car je pensais que nul autre que moi n’accompagnerait Hania à l’étranger. Je savais que mon père n’en avait pas le loisir, car la moisson était proche ; quant au prêtre Ludvig, il n’était jamais