Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/233

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de la circonvenir, je n’aurais pas osé le faire, mais tu dois comprendre. Je te jure que, si elle t’aimait, je ne regarderais à rien, je trouverais en mon âme assez de force pour m’éloigner à jamais de Hania. Henri, l’affaire la concerne seule. Tu as toujours été noble, écoute : renonce à elle et demande-moi tout ce que tu voudras, fût-ce ma vie. Voilà ma main, Henri ! mais tout cela regarde Hania seule !

Et il me tendit les mains, mais je fis reculer mon cheval.

— Ce qui la concerne regarde mon père et moi. J’ai l’honneur de t’annoncer que Hania part après-demain pour l’étranger et que tu ne la reverras plus. Et maintenant, permets-moi de te faire mes adieux !

— Si cela est vrai, nous verrons bien !

— Nous verrons, soit !

Je fis faire volte-face à mon cheval et rentrai à la maison, sans regarder derrière moi.