Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

approcher de Hania, je l’espionnais continuellement.

J’avais, en effet, mes raisons ; je savais que Mirza, comme un oiseau de proie, tournait jour et nuit autour de notre maison. Dès le jour qui avait suivi notre entretien, j’avais aperçu Hania cacher à la hâte dans sa poche une feuille de papier couverte d’écriture, vraisemblablement une lettre de lui ou pour lui. Je supposais même qu’ils devaient se voir, mais où et comment, je l’ignorais ; car toute ma surveillance n’avait encore servi de rien. Malgré tout, les jours passèrent avec la rapidité d’une flèche, et quand le soir du départ de Hania pour Outschitsy arriva, le prêtre Ludvig et moi fûmes chargés de l’y conduire, car mon père avait dû se rendre à la foire aux chevaux.

Je remarquai qu’à l’approche de la nuit, Hania devenait de plus en plus agitée ; elle tremblait de tout son corps, comme si elle craignait quelque chose.