Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/92

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yeux obliques et de mauvais augure ; mais son visage, criblé de coups de sabre, me parut plus antipathique et effrayant que jamais. Le père de Sélim avait changé plus que tout le reste. Ses cheveux noirs avaient grisonné, ses moustaches épaisses étaient presque blanches, et le type tatar de la figure s’était encore renforcé.

Quelle différence entre le vieux Mirza et Sélim, entre ce visage décharné, morose, sévère et la figure pleine et douce de mon ami !

Mais il m’est difficile de peindre l’amour avec lequel le vieux regardait son fils et suivait chacun de ses mouvements.

Ne voulant pas les importuner, je restais à l’écart ; mais le vieillard, hospitalier comme l’est tout noble Polonais, commença à m’inviter à passer la nuit sous son toit. Je ne voulus pas y consentir, car moi aussi, je désirais me retrouver chez moi, mais je dus cependant rester à dîner. Je partis tard de Khojéli, et quand j’arrivai à la maison,