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LA PENSIONNAIRE DE KLÁRA SÛLE

sommes exposées à de bien plus fortes tentations que celle d’aller au théâtre. Que dirais-tu, Klára, si tu avais affaire à une de ces brebis égarées qui non seulement vont au théâtre, qui ne se contentent pas d’aimer la danse, mais qui (elle s’arrêta pour respirer l’air fortement imprégné de l’odeur du chanvre), qui cueille des fleurs à tout moment.

— Je ne comprends pas.

— Qui, chaque jour, boit l’amour dans une autre coupe.

Klára devenait attentive. Elle recula un peu et regarda Milly dans le blanc des yeux, écoutant ses paroles singulières et probablement (elle n’en était pas encore sûre) impies.

— En aimer un, en aimer dix, cent, plus encore, arracher les pétales de toutes les roses ! dit poétiquement Milly