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LE LIVRE DE LA POUSTA.

ce que cachait à mes veux le voile argenté de la nuit, ce que Pali jouait sur son violon, ce que la mélodie reflétait dans mon âme. J’étais ici, chez moi, au berceau de mon enfance où tout point, tout bruit s’ouvre sur un souvenir de ma vie ; ici, au milieu des poustas de l’Alföld, où dans la vie et dans le chant du peuple, dans les lignes et les couleurs du paysage, dans les images mille fois variées du ciel infini et magnifique je me retrouve moi-même, où je reconnais cette vraie partie de mon moi qui est une avec la mélodie que j’entends, une avec le pays que je vois, une avec l’homme dont l’affection m’entoure…

Et pourtant, aujourd’hui que je me sens si bien chez moi, après mes longues pérégrinations, autant que peut le sentir l’exilé qui met pour la première fois le pied sur