Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
60
LE LIVRE DE LA POUSTA.

d’oies passaient lentement ramenées de la pousta par de jeunes garçons.

Maintenant arrive un cheval lancé à fond de train et monté par un jeune csikós qui chante :

« Pourvu que ma mie ne se détourne pas de moi ! »

Un cri, un mot lancé dans la direction de Zsuzsi Zana, et il disparaît.

Celle-ci ne répond pas. Elle se retire de la fenêtre ornée de pots de fleurs et, sans savoir pourquoi, serre son foulard sur sa gorge.

Trop tard, Zsuzsi Zana ! Tardive est ta pudeur, tardif ton repentir !

Peu à peu la nuit était venue.

Zsuzsi Zana regardait toujours devant elle avec fixité, presque abêtie maintenant. Elle se rappelait le soir, pareil à celui-ci, où elle s’était sauvée de chez son