Page:Signoret - Daphné, 1894.djvu/59

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Aux sons des sources d’or — sous le feuillage humide
Cueillant la Lyre dans les fleurs, veux-tu danser ?

Pourquoi donc égorger en moi les hautes Joies ?
De ton enchantement faut-il qu’on te guérisse ?
De la Rose la joue auguste, ici, rougeoie :
Que le sentier qui mène aux grottes s’abolisse ;

Le mal de l’aube dont ma chair a grelotté,
Ce n’est pas le baiser des femmes qui l’apaise ;
Un soir, au bleu des lacs, j’ai goûté leur beauté
Quand la lune brillait aux feuilles des mélèzes.

Comme tout un ormeau s’effeuille dans le vent,
Ainsi le souvenir de la chair possédée :
Vienne le jour où, comme un lourd soleil levant,
Resplendisse l’Idée !

Femme, l’aube qui tombe a fait tes bras luisants :
J’ai l’horreur de mon cœur et je n’aime personne.
J’ai le dédain de l’acte et hais les méprisants,
Mais je me prends à frissonner quand l’heure sonne !

Femme, une palme est née et ma droite verdoie
Et ruisselle du sang des fleurs qui m’ont tenté ;