Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/46

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O Faucheur des ombres dressées
Aux sillons obscurs de la Nuit,
L’or vivant qui dans tes mains luit
Vient des étoiles amassées.

Dans le champ des cieux parcourus,
Comme le moissonneur sa gerbe,
Tu nous fais le soleil superbe
De tous les astres disparus.

En cueillant les fleurs de lumière,
O Matin, as-tu respecté
L’étoile de qui la clarté
Sur mon front brilla la première ?

L’astre pâle et silencieux
Qui s’envole aux pas de l’aurore
Et que mon rêve cherche encore
Au profond du jardin des cieux ?