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LES AILES D’OR

Le soleil dont la mer buvait encor le sang
Fit d’un baiser mourant la pourpre de sa bouche,
Et l’ombre qui tombait de la roche farouche
Dans ses cheveux profonds prit son aile en passant.

Des lunaires blancheurs dont s’éclaire la grève
Son épaule a gardé l’éclat doux et changeant :
Telle, au seuil de la nuit, dans un rayon d’argent,
La brune Lydia se dresse comme un rêve.

II

Dans l’or éparpillé du réseau de lumière
Dont, pareil au pêcheur, le matin tend la mer,
Et que le vent lointain gonfle d’un souffle amer,
Marina fit flotter sa traînante crinière.