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V

Au fleuve qui, jailli de l’œil clair de la source,
Sous la gaîté des cieux traîne, comme un long pleur,
Des naïades des bois l’immortelle douleur,
J’ai dit : Emporte, ami, mon âme dans ta course !

Il s’en va vers la mer, gouffre large et profond,
Où, comme les soleils tombés des Empyrées,
Je veux aller laver les blessures sacrées
Que l’amour et la mort éternelle me font.