Page:Silvestre - Les Ailes d’or, 1891.djvu/42

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I

Âme dont j’ai connu les suprêmes détresses,
Et qui, sur mes langueurs, as versé tes caresses
Comme un baume sacré, comme un linceul de fleurs,
Veux-tu que nous comptions nos communes douleurs ?

Sous la même torture ont ployé nos jeunesses :
Je n’ai souffert de maux que tu ne les connaisses.
L’amour, au même gouffre, a longtemps confondu
Mon espoir immortel et ton rêve éperdu.