Page:Silvestre - Les Renaissances, 1870.djvu/112

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Les grands arbres, sentant les oiseaux éveillés,
Chuchotent dans la brise errante où s’évapore
L’âme des derniers lis par la nuit effeuillés :
— L’Aube sur la forêt pose son pied sonore.

Sur l’herbe drue où court l’insecte familier
Une gaze de longs fils d’argent s’est posée,
Et la bruyère aiguë est pleine de rosée :
— L’Aube sur les gazons égrène son collier.

— Dans le ruisseau que l’Aube effleure de ses voiles,
Se réfléchit déjà le doux spectre des fleurs,
Et, sous l’onde où tremblait l’œil furtif des étoiles,
S’ouvre l’œil alangui des pervenches en pleurs.