Page:Silvestre - Les Renaissances, 1870.djvu/59

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Sous des éclats pareils et des blancheurs égales,
Tes formes dans la neige à jamais revivront :
— Lève-toi seul dans l’ombre où j’ai caché mon front,
Astre froid des cieux noirs et des nuits boréales !

— Revêts, pour y dresser ton spectre radieux,
Quelque granit perdu dans l’inerte matière,
Aussi dur que l’airain, plus blanc que la lumière,
Moins vivant que le marbre habité par les dieux !

— J’étais chaste à jamais de t’avoir possédée,
Fille auguste et terrible, ô Vestale, ô ma sœur :
Car, dans tes bras sacrés, j’avais pris la douceur
D’anéantir en moi la Forme sous l’Idée.

La pudeur de mon Rêve a trahi mon amour,
Et, dans la nuit de l’Ame où je t’ai poursuivie,
Vainement je te cherche, ô Cruelle, ô ma Vie,
Et je me sens aveugle — à ne plus voir le jour !