Page:Silvestre - Les Renaissances, 1870.djvu/62

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Et seuls, ils connaîtront, après l’humaine vie,
L’éternel renouveau des cieux spirituels,
Où se rafraîchira leur âme inassouvie.

— Je ne sais, cependant, si je leur porte envie : —
Leur chimère peut-elle égaler les douceurs
Dont s’enchante, pour nous, votre beauté fragile,

Cher et vivant troupeau de mes terrestres sœurs ?
Entre vos bras féconds, nous, les fils de l’argile,
De l’immortalité rapides possesseurs,

Nous léguons à des fils l’heur de nous faire vivre,
Puis vers le grand repos cheminons sans remord ;
Car chaque volupté dont l’Amour nous enivre

Comble un peu du néant que nous garde la Mort !
— Et tous meurent pourtant, pleins du rêve de suivre,
Par delà l’inconnu visible des tombeaux