Page:Silvestre - Les Renaissances, 1870.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Je deviendrais un peu de tout ce qui te sent,
De tout ce qui te voit, de tout ce qui te touche :
Fleur, je me sécherais aux chaleurs de ton sang,

Ou, fruit, je me fondrais aux saveurs de ta bouche ;
Je serais une proie à tout ce que tu veux,
Et je boirais dans l’air l’odeur de tes cheveux !


V

 
SON être se disperse aux choses d’ici-bas,
Comme aux buissons jaloux la blancheur de la laine !
Vents des cieux qui buvez, comme une coupe pleine,
Le sang sacré des morts, après les longs combats,

Descendez, vents des cieux, et desséchez la plaine,
Si l’herbe y garde encor le parfum de ses pas !
Si l’air tiède du soir garde encor son haleine,
Descendez, vents des cieux, et ne le souffrez pas !