Page:Silvestre - Les Renaissances, 1870.djvu/79

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée


Car le jour m’a brûlé de feux que je recèle,
Pour garder à la nuit sa jalouse étincelle
Et porter à la Mort un baiser surhumain...

— Cependant qu’elle vit, ma douce bien-aimée,
Seuls vous baisez tout bas sa robe parfumée,
Grands bois agenouillés le long de son chemin !


X

 
VOUS m’avez, mon amour, contristé sans merci :
Les jours sont longs à ceux que l’attente consume
Et de qui l’ombre seule a connu le souci !
— Quand l’aube intérieure en leur âme s’allume,

Et que leur vision, dans l’azur obscurci,
Se dresse lentement comme un brouillard qui fume,
Des maux inconsolés oubliant l’amertume,
Ils ne regrettent plus d’avoir souffert ainsi ;