Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/236

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XII. Sonnet du Renouveau

 
À Aymar de Saint-Amant.

SOUS les premiers soleils, comme une coupe pleine,
La verdure déborde au penchant des chemins.
Le printemps a jeté des roses dans la plaine ;
Ami, nous reviendrons des roses plein les mains.

Aux beaux jours sont promis de plus beaux lendemains,
Dans l’azur transparent qu’attiédit son haleine,
Avril a réveillé l’abeille et le phalène :
On entend bourdonner alentour des jasmins.

Ainsi, rien n’était mort. Tout renaît, ô merveille !
Aux mondes d’autrefois le monde s’appareille :
Ami, reconnais-tu cette vieille chanson ?

La chanson qui viendra, jamais la vaudra-t-elle ?...
— Et dans l’air qu’emplissait l’espérance immortelle,
Monte le souvenir, comme une floraison !