Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/270

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II

 
Sous la nue où j’erre en silence
Plus d’une étoile m’a parlé :
Que fais-tu sous la nuit immense ?
— J’ai dit : Je suis l’inconsolé.
J’ai les yeux percés d’une lance !

Écoute, m’a dit la première,
Je suis l’Étoile de Pitié :
Je fais deux parts de ma lumière
Et je t’en donne la moitié.
— J’ai dit : Garde-la tout entière !

L’Étoile d’Amour, la seconde,
M’a dit : Par mes baisers flottants,
J’ai sur la vieillesse du monde
Fermé les blessures du temps.
— J’ai dit : La mienne est plus profonde !