Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/283

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LES aveugles et les amants,
A qui la clarté fut ravie,
Vivent exilés de la vie.
Et je sais leurs divins tourments.

Ceux-là surtout dont la paupière
A connu l’Aube et la Beauté,
Dont le souvenir s’est sculpté,
Fixe, dans un rêve de pierre,

Ceux que l’immuable a faits siens,
Prisonniers de la nuit profonde,
Et dont l’âme enferme le monde
De tous leurs bonheurs anciens.