Page:Silvestre de Sacy - Calila et Dimna, ou Fables de Bidpai, 1816.djvu/32

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des Sassanides. Elle fut détruite en grande partie lors de la conquête de la Perse par les Arabes, et sacrifiée au zèle aveugle des premiers musulmans ; et le peu qui échappa alors à la destruction, tomba dans l’oubli et disparut, lorsque la langue Pehlvie fut remplacée per l’arabe et le parsi, et que des traductions Arabes ou Persanes eurent mis quelques-uns des monumens de cette ancienne littérature, à la portée des successeurs plus éclairés de ces farouches et fanatiques propagateurs de l’islamisme.

D’Herbelot a dit que le جاودان خيرد Djawidan khired, ou Sagesse éternelle, ouvrage de morale et de politique, attribué à l’ancien souverain de la Perse, Houschenc, étoit la même chose que le Homayoun-namèh همايون نامه ; et comme ce dernier titre est celui que porte, dans la traduction Turque, le livre de Calila, cela a donné occasion à tous ceux qui, depuis ce célèbre orientaliste, ont parlé du livre de Calila, de supposer que ce même livre, dans la version Pehlvie, étoit intitulé Djawidan khired. Cette assertion me paraît sans nul fondement ; je ne connois aucune autorité en sa faveur. Le Djawidan khired attribué à Houschenc, est un ouvrage entièrement différent du livre de Calila. J’ai dit ailleurs ce qui a pu donner lieu à cette méprise, qui, au surplus, n’est pas la seule dans laquelle d’Herbelot soit tombé en parlant du livre de Calila. Les écrivains qui l’ont copié, ne peuvent être invoqués comme autorités, et je ne crains point de dire que c’est une erreur qui ne doit plus être répétée.

Traduction Arabe du Livre de Calila, par Abd-allah ben-Almokaffa.

Beaucoup d’écrivains ont parlé d’une manière peu exacte de la traduction Arabe du livre de Calila et de son auteur. Sans nous arrêter à relever leurs erreurs, nous exposerons ce qui concerne cette traduction, en nous conformant aux autorités irrécusables que nous avons produites ailleurs.

Abd-allah, fils d’Almokaffa, dont le nom propre en persan étoit Rouzbèh روزبه, et qui a été mal-à-propos appelé par un grand nombre d’écrivains, fils d’Almokanna, étoit né dans la province de