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on-baschy LXVI-1. Les mots Hiong-nou' qui expriment quelques-unes de ces fonctions ne sont pas moins significatifs : le titre complet du chen-yu était : tcheng-li kou-t’ou chen-yu LXVI-2 ce que les Chinois traduisent par « le majestueux Fils du ciel »; le mot tcheng-li qui a le sens de « ciel » est évidemment une transcription du mot turk tengri. — Le mot t’ou-k’i, disent encore les historiens chinois, signifie « sage », en sorte qu’on dit indifféremment « les rois t’ou-ki » ou « les rois sages »; le mot turk doghri a en effet le sens de « droit, fidèle, sincère LXVI-3. » Enfin dans l’inscription gravée en l’an 733 de notre ère en l’honneur du teghin Kul, il est dit que ce prince turk reçut le titre de roi t’ou-k’i ; cette même stèle considère d’ailleurs comme un ancêtre des Turks Tou-kioue le chen-yu des Hiong-nou, Hou-han-sié, qui, en l’an 51 avant J.-C., vint prêter serment d’allégeance à la Chine LXVI-4. Ces remarques confirment l’opinion émise par Bitschurin que les Hiong-nou sont les ancêtres des Turks que nous trouvons sous les noms de Tou-kioue et de Ouïghours à l’époque des Tang ; c’est à cette opinion que se rattache M. Radloff dans sa préface au Kudaktu Bilik.

Sous le règne de Ts’in Che-hoang-ti, les Hiong-nou avaient été tenus en respect par ce souverain à la main de fer ; refoulés derrière le redoutable rempart de la Grande Muraille, ils avaient cessé de franchir le fleuve


LXVI-1. W. Radloff, Das Kudaktu Bilik des Jusuf chass-haschib aus Bàlasagun (Saint-Pétersbourg, 1891), Theil I, p. tviii.

LXVI-2. Ts’ien San chou, chap. XCIV, lr 6 partie, p. 4 v° .Cette phrase est une addition importante de Pan Kou au texte de Se-ma Ts’ien qu’il copie cependant assez fidèlement dans toute la première partie de ce chapitre.

LXVI-3. Cf. Kingsmill, Journ. of the China Branch of the Roy. As, Society, vol. XXVI, p. 122.

LXVI-4. Voir le texte de cette stèle dans la brochure de M. G. Schîegel : La stèle funéraire du Téghin Giogh..., Leyde, 1892 (extrait du Journal de la Société finno-ougrienne de Helsingfors) et dans la 2e livraison de la publication de M. Radloff, Die alttûrkischen Inschriften der Mongolei.