Page:Simon - La Peine de mort, 1869.djvu/138

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viens vous dire que M. Jourdan m’effraye. Je vous ai poursuivis avec sécurité pour ma conscience ; mais, ce matin, il me fait trembler. Si vous êtes innocents, vous ne pourrez pas marcher à l’échafaud, ce serait me rendre responsable de votre mort devant Dieu. Depuis vingt ans que je suis juge, je n’ai jamais eu d’autre volonté que d’accomplir courageusement, strictement mon devoir. J’ai été jusqu’ici en repos avec moi-même. La pensée d’une erreur judiciaire me fait frémir. Jourdan, dit-il, préparez l’acte. Vous l’avez ? donnez une plume. Signez, dit-il à Yvonic d’un air plein de dignité et d’autorité. » Yvonic n’hésita pas. Le langage, l’attitude de cet honnête homme, l’avaient réconcilié avec la société ; il avait compris que la justice pouvait se tromper, mais qu’il y avait