Page:Simon - La Peine de mort, 1869.djvu/23

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vait de la rue des Chanoines, et on se montrait de loin les condamnés à mort quand il y en avait, ce qui arrivait assez souvent. L’abbé Moisan qui, en temps ordinaire, ne sortait guère de la prison, si ce n’est pour aller dîner à sa pension chez Madame Normand et pour dire sa messe à la chapelle de Saint-Vincent Ferrier, se renfermait complétement quand il avait des condamnés à mort ou aux travaux forcés, et ne les quittait plus que sur l’échafaud ou après le transfèrement. Il ne passait pas le temps, comme les autres prêtres, à les exhorter ou à leur réciter des prières. Il causait avec eux comme un ami ; si c’étaient d’anciens chouans, ils en avaient long à se raconter de leurs anciennes campagnes. Il se mettait à leur service pour les moindres bagatelles, jusqu’à