Page:Smith - Le commerce du coton dans l'Inde, trad Émion, 1863.djvu/65

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prouver avec quelle ténacité les indigènes conservent leurs vieilles coutumes, que, longtemps après l'ouverture du chemin de fer dans l'intérieur, la plupart des produits arrivaient encore en chariots attelés de bœufs qui longeaient la voie ferrée, et même aujourd'hui le chemin de fer n'a pas encore supplanté complètement l'ancien mode de transport. Il faut ajouter que le prix du transport par chariots n'est pas plus élevé que par le chemin de fer; par ce dernier mode on économise seulement le temps, et les indigènes sont parfaitement indifférents sur ce chapitre.

Tout le produit du Decan, c'est-à-dire de tout le pays à l'est de Bombay, et dont le coton arrive par le Grand Péninsulaire Indien, peut être estimé à 300,000 balles au moins. Il vient de la campagne en sacs mal attachés du poids de 130 livres environ (à peu près 60 kilog.). On n'a jamais beaucoup falsifié le coton dans ce pays; mais, comme les voies de transport se croisent, des parcelles de différentes provenances se trouvent mêlées, l'Oomrawuttee et Kandeich, le Hingunghaut et l'Oomrawuttee, et, comme ces cotons sont de couleur et de préparation semblables, il est difficile de les distinguer.

La dernière région cotonnière dans la présidence de Bombay est le Mahratte méridional, dont le principal district est le Darouar. Ce pays ressemble au Decan en ce qu'il est derrière les Ghattes et sur un plateau élevé, mais il est beaucoup plus haut et beaucoup plus froid que l'autre. Le produit de ce district, disponible pour l'exportation (car il y a ici une consommation indigène considérable), peut être évalué à 150,000 balles, dont un tiers provenant de graine d'Amérique et les deux autres de graine indigène; celui-là se nomme Darouar nettoyé à la machine (sawginned Dharwar), et celui-ci Comptah. Presque tout ce coton est embarqué dans le port de Comptah, misérable endroit pour un tel commerce. Le nom de port est improprement appliqué à cette ville, car les embarcations indigènes doivent rester dans une rade ouverte, et le coton est transporté à bord par de petits alléges.