Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/14

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donné aux mots un sens que la science leur refuse ; quelquefois il a rendu une expression technique par un équivalent vulgaire ; plus souvent il a remplacé par de vagues périphrases des locutions énergiques et précises qui eussent imprimé une allure plus vive à son sujet. Nous avons lieu de penser que cette traduction a dû être faite par des personnes étrangères à la science économique, et revue par l’honorable écrivain qui en a assumé la responsabilité. La gravité de ses ouvrages et leur spécialité ne permettent pas de supposer qu’il eût laissé échapper les nombreuses erreurs que nous avons fait disparaître dans son édition d’Adam Smith, s’il eût traduit lui-même ce beau livre. Toutefois, la traduction que nous donnons après lui n’est autre que la sienne, mais revue et corrigée avec un soin minutieux sur le texte anglais de l’édition princeps in-4o, et d’après celles de MM. Buchanan et Mac Culloch. Cette traduction a même été revue deux fois : la première, par mon malheureux ami, M. Eugène Buret, qu’une mort prématurée vient de ravir à la science, et la seconde par moi-même après lui : nous avons apporté un soin extrême à la définition des mots stock, currency, circulating medium, legal tender et une foule d’autres, d’origine anglaise, qui n’avaient pas encore été nettement traduits dans notre langue, du moins avec le sens économique qui s’y rattache. Aussi j’espère que cette nouvelle édition donnera une idée plus exacte de la manière de l’illustre professeur de Glasgow, et qu’elle contribuera à propager de plus en plus en France l’étude du grand ouvrage que nous reproduisons. Plus on approfondit l’économie politique, plus on reconnaît la supériorité du rare génie qui en a jeté les fondements en Europe. Nous avons joint pour la première fois aux Recherches sur la nature et les causes de la Richesse des nations, les notes des principaux commentateurs qui en ont développé ou contesté les principes, nommément celles de M. Buchanan, de M. Mac