Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/171

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elle se trouve, selon son état de richesse ou de pauvreté, suivant sa marche progressive, stationnaire ou rétrograde. Je vais tâcher d’exposer, avec autant de développement et de clarté qu’il me sera possible, les causes de ces différentes variations, dans les quatre chapitres suivants.

D’abord, je tâcherai d’expliquer quelles sont les circonstances qui déterminent naturellement le taux des salaires, et de quelle manière peuvent influer sur ces circonstances l’état de richesse ou de pauvreté de la société, sa marche progressive, stationnaire ou rétrograde.

Secondement, je tâcherai de montrer quelles sont les circonstances qui déterminent naturellement le taux des profits, et de quelle manière aussi les mêmes variations dans l’état de la société influent sur ces circonstances.

Quoique les salaires et les profits pécuniaires soient très-différents dans les divers emplois du travail et des capitaux, cependant il semble en général qu’il s’établit une certaine proportion entre les salaires pécuniaires dans tous les divers emplois du travail, ainsi qu’entre les profits pécuniaires dans tous les divers emplois des capitaux. Cette proportion dépend, comme on le verra par la suite, en partie de la nature des emplois, en partie de la police et des différentes lois de la société dans laquelle s’exercent ces emplois. Mais, quoique cette proportion dépende à plusieurs égards des lois et de la police de la société, il ne paraît pas qu’elle dépende beaucoup de l’état de richesse ou de pauvreté de cette société, de sa marche progressive, stationnaire ou rétrograde ; il parait au contraire que, dans ces différents états de la société, cette proportion se maintient la même ou à peu près. Je tâcherai donc, en troisième lieu, de développer toutes les différentes circonstances qui règlent cette proportion[1].

Quatrièmement enfin, je tâcherai de faire voir quelles sont les circonstances qui règlent la rente de la terre, et qui tendent à élever ou à abaisser le prix réel de toutes les différentes substances qu’elle produit.

  1. M. Thomas Tooke, qui a rendu de grands services à l’économie politique, a publié, en 1838, un excellent ouvrage en 2 vol., intitulé : History of Prices from 1793 to 1837. Ce livre peut être considéré comme le complément indispensable du chapitre d’Adam Smith sur les prix. A. B.