Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/321

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nature, en une certaine quantité de blé, de bétail, de volailles, etc., il arrivait quelquefois que le propriétaire stipulait avec le tenancier qu’il aurait la faculté de demander son payement annuel en nature, ou une certaine somme d’argent à la place. Le prix auquel le payement en nature est ainsi échangé pour une somme d’argent s’appelle, en Écosse, prix de conversion. Comme c’est toujours au propriétaire qu’appartient l’option de prendre la chose ou le prix, il est nécessaire, pour la sûreté du tenancier, que le prix de conversion soit plutôt au-dessous qu’au-dessus du prix ordinaire du marché. Aussi, dans beaucoup d’endroits, il n’est guère au-dessus de la moitié de ce prix. Dans la majeure partie de l’Écosse, cette coutume subsiste encore à l’égard de la volaille, et dans quelques endroits à l’égard du bétail. Elle aurait aussi vraisemblablement subsisté à l’égard du blé, si l’institution des fiars ou mercuriales des marchés ne l’eût fait cesser. Ce sont des évaluations annuelles, faites au jugement d’une assise, du prix moyen de toutes les sortes de grains de différentes qualités, suivant les prix actuels du marché pour chaque comté différent. Au moyen de cette institution, le tenancier trouve assez de sûreté, et le propriétaire beaucoup plus de commodité à convertir, comme on dit, la rente de blé dans le prix des fiars de chaque année ; plutôt qu’à stipuler un prix fixe et constant ; mais les auteurs qui ont recueilli le prix du blé dans les temps anciens ont souvent pris, par erreur, pour le prix actuel du marché, ce qu’on appelle en Écosse le prix de conversion. Fleetwood reconnaît quelque part qu’il est tombé dans cette méprise ; néanmoins, comme il écrivait son ouvrage dans une autre vue, il ne jugea à propos de faire cet aveu de son erreur qu’après avoir déjà cité quinze fois ce prix de conversion, qu’il porte à 8 schellings le quarter. En 1423, l’année à laquelle il commence à le citer, cette somme contenait la même quantité d’argent que 16 schellings de notre monnaie actuelle ; mais, en 1562, qui est l’année où il le rapporte pour la dernière fois, cette somme de 8 schellings ne contenait pas plus d’argent que n’en contient aujourd’hui la même somme nominale.

En second lieu, ces auteurs ont été induits en erreur par la négligence avec laquelle quelques anciens statuts pour la taxe du prix des denrées ont été quelquefois transcrits par des copistes paresseux, et même quelquefois rédigés par la législature du temps.

Il paraît que les anciens statuts de taxe des denrées ont toujours commencé par déterminer quels devaient être les prix du pain et de