Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/428

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pèce provient toujours, en dernière analyse, de quelque autre source de revenu. De toutes les parties de son fonds accumulé qu’un individu ou qu’une société réserve pour servir immédiatement à sa consommation, celle qui est placée en maisons est celle qui se consomme le plus lentement ; un fonds de garde-robe peut durer plusieurs années ; un fonds de meubles meublants peut durer un demi-siècle ou un siècle ; mais un fonds de maisons bien bâties et bien entretenues peut en durer plusieurs. En outre, quoique le terme de leur consommation totale soit plus éloigné, elles n’en sont pas moins un fonds destiné à servir immédiatement à la consommation, tout aussi réellement que les habits ou les meubles.

La seconde des trois branches dans lesquelles se divise le fonds général d’une société, est le capital fixe, dont le caractère distinctif est de rapporter un revenu ou profit sans changer de maître. Il consiste principalement dans les quatre articles suivants :

1° Toutes les machines utiles et instruments d’industrie qui facilitent et abrègent le travail ;

2° Tous les bâtiments destinés à un objet utile, et qui sont des moyens de revenu, non-seulement pour le propriétaire qui en retire un loyer en les louant, mais même pour la personne qui les occupe et qui en paye le loyer ; tels que les boutiques, les magasins, les ateliers, les bâtiments d’une ferme, avec toutes leurs dépendances nécessaires, étables, granges, etc. Ces bâtiments sont fort différents des maisons purement d’habitation : ce sont des espèces d’instruments d’industrie, et on peut les considérer sous le même point de vue que ceux-ci.

3° Les améliorations des terres : tout ce qu’on a dépensé d’une manière profitable à les défricher, dessécher, enclore, marner, fumer et mettre dans l’état le plus propre à la culture et au labourage. Une ferme améliorée peut, avec grande raison, être considérée sous le même point de-vue que ces machines utiles qui facilitent et abrègent le travail, et par le moyen desquelles le même capital circulant peut rapporter à son maître un bien plus grand revenu. Une ferme améliorée est aussi avantageuse et beaucoup plus durable qu’aucune de ces machines ; le plus souvent, les seules réparations qu’elle exige, c’est que le fermier applique de la manière la plus profitable le capital qu’il emploie à la faire valoir.

4° Les talents utiles acquis par les habitants ou membres de la société. L’acquisition de ces talents coûte toujours une dépense réelle