Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/452

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La masse totale de papier-monnaie de toute espèce qui peut circuler sans inconvénient dans un pays ne peut jamais excéder la valeur de la monnaie d’or et d’argent dont ce papier tient la place, ou qui y circulerait (le commerce étant supposé toujours le même) s’il n’y avait pas de papier-monnaie. Si les billets de 20 schellings, par exemple, sont le plus petit papier-monnaie qui ait cours en Écosse, la somme totale de ce papier qui puisse y circuler sans inconvénient ne peut pas excéder la somme d’or et d’argent qui serait nécessaire pour consommer tous les échanges de la valeur de 20 schellings et au-dessus, qui avaient coutume de se faire annuellement dans le pays. S’il arrivait une fois que le papier en circulation excédât cette somme, comme l’excédent ne pourrait ni être envoyé au-dehors ni rester employé dans la circulation intérieure, il reviendrait immédiatement aux banques, pour y être échangé en or ou en argent. Beaucoup de gens s’apercevraient bien vite qu’ils ont plus de ce papier que n’en exigent les affaires qu’ils ont à solder au-dedans et, ne pouvant le placer au-dehors, ils iraient aussitôt en demander aux banques le remboursement. Ce papier surabondant étant une fois converti en argent, ils trouveraient aisément à s’en servir en l’envoyant au-dehors, mais ils ne pourraient rien en faire tant qu’il resterait sous cette forme de papier. Il se ferait donc à l’instant un reflux