Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/521

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Mais, quoique les profusions du gouvernement aient dû, sans contredit, retarder le progrès naturel de l’Angleterre vers l’amélioration et l’opulence, elles n’ont pu néanmoins venir à bout de l’arrêter. Le produit annuel des terres et du travail y est aujourd’hui indubitablement beaucoup plus grand qu’il ne l’était ou à l’époque de la restauration, ou à celle de la révolution. Il faut donc, par conséquent, que le capital qui sert annuellement à cultiver ces terres et à maintenir ce travail soit aussi beaucoup plus grand. Malgré toutes les contributions excessives exigées par le gouvernement, ce capital s’est accru insensiblement et dans le silence par l’économie privée et la sage conduite des particuliers, par cet effort universel, constant et non interrompu de chacun d’eux pour améliorer leur sort individuel. C’est cet effort sans cesse agissant sous la protection de la loi, et que la liberté laisse s’exercer dans tous les sens et comme il le juge à propos ; c’est lui qui a soutenu les progrès de l’Angleterre vers l’amélioration et l’opulence, dans presque tous les moments, par le passé, et qui fera de même pour l’avenir, à ce qu’il faut espérer. Et pourtant, si l’Angleterre n’a jamais eu le bonheur d’avoir un gouvernement très-économe, l’économie n’a jamais été non plus dans aucun temps la vertu dominante de ses habitants. C’est donc une souveraine inconséquence et une extrême présomption,