Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/68

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diquer l’ordre qui m’a semblé le plus conforme à la marche naturelle des idées, et par cette raison le plus propre à l’enseignement. Je commence par observer que toute la doctrine de Smith sur la formation, multiplication et distribution des richesses, est renfermée dans ses deux premiers livres, et que les trois autres pourraient être lus à part, comme autant d’ouvrages séparés, qui, à la vérité, confirment et développent sa doctrine, mais qui ne servent pas à la compléter.

En effet, le troisième livre est une discussion politique et historique sur la marche que suivraient les progrès de la richesse dans un pays où le travail et l’industrie seraient librement abandonnés au cours de leur pente naturelle, et sur les circonstances particulières qui, par suite des événements, ont amené dans toutes les contrées de l’Europe une marche directement contraire.

Le quatrième livre est un traité polémique dans lequel l’auteur s’est proposé de combattre les divers systèmes d’économie politique qui ont été en crédit, et principalement celui qu’il désigne sous le nom de système mercantile, dont l’influence a été si forte sur la législation et sur l’administration dans tous les pays de l’Europe, et principalement en Angleterre. Il traite, dans autant de chapitres séparés, des divers expédients que les gouvernements ont mis en œuvre dans la vue de favoriser ce système, tels que les prohibitions et autres entraves à l’importation des marchandises étrangères, les restitutions de droits à la réexportation, les gratifications pour encourager diverses branches de commerce, le monopole du commerce avec les colonies, et enfin les traités de commerce favorables à ce système.

Enfin le cinquième livre traite des revenus de l’État et des dépenses dont il est à propos qu’il demeure chargé, telles que les dépenses nécessaires pour la défense commune, celles pour l’administration de la justice, et celles qui ont pour objet l’instruction de la jeunesse, ainsi que le perfectionnement moral du peuple dans tous les âges et toutes les conditions. Il discute aussi, dans un chapitre particulier, les dépenses que le gouvernement doit faire pour favoriser le commerce en général et la circulation des marchandises par de bonnes routes, et tous les moyens de communication les plus commodes. Il semble que les dépenses publiques relatives à la monnaie, et les soins que doit prendre le gouvernement pour la tenir constam-