Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/173

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de 2 pour 100 seulement au-dessous de son poids de fabrication, dans ce cas la banque aurait gagné 3 pour 100 sur le prix du lingot ; mais, comme elle aurait eu un seigneuriage de 5 pour 100 à payer sur la fabrication, sa perte sur la totalité de l’opération aurait été tout de même précisément de 2 pour 100.

Si la seigneuriage n’eût été que de 1 pour 100, et la monnaie d’or courante de 2 pour 100 au-dessous de son poids légal, dans ce cas la banque n’aurait perdu que 1 pour 100 sur le prix du lingot ; mais, comme elle aurait eu de plus à payer un seigneuriage de 1 pour 100, sa perte sur la totalité de l’opération aurait été précisément de 2 pour 100, de même que dans tous les autres cas.

S’il y avait un droit modéré de seigneuriage, tandis qu’en même temps la monnaie courante contiendrait pleinement son poids de fabrication, comme elle l’a contenu, à très-peu de chose près, depuis la dernière refonte, alors tout ce que la banque pourrait perdre par le seigneuriage, elle le regagnerait sur le prix du lingot, et tout ce qu’elle pourrait gagner sur le prix du lingot, elle le reperdrait par le seigneuriage. Ainsi, elle ne gagnerait ni ne perdrait sur la totalité de l’opération et, comme dans toutes les hypothèses précédentes, elle se trouverait précisément dans la même situation que s’il n’y eût pas eu de seigneuriage.

Quand l’impôt sur une marchandise est assez modéré pour ne pas encourager la contrebande, le marchand qui commerce sur cette marchandise avance bien l’impôt ; mais, à proprement parler, il ne le paye point, puisqu’il le retire sur le prix de la marchandise. L’impôt est payé, en fin de compte, par le dernier acheteur ou consommateur. Or, l’argent est une marchandise à l’égard de laquelle tout homme est marchand ; personne ne l’achète que dans le dessein de la revendre, et pour l’argent, dans les cas ordinaires, il n’y a point de dernier acheteur ou de consommateur. Ainsi, quand l’impôt sur la fabrication de la monnaie est assez modéré pour ne pas encourager le faux monnayage, quoique chacun avance l’impôt, personne ne le paye en définitive, parce que chacun le retire dans le surcroît de valeur que ce droit ajoute à la monnaie.

Par conséquent, un droit modéré de seigneuriage n’augmenterait, dans aucun cas, la dépense de la banque ou de tout autre particulier qui porterait un lingot à la Monnaie pour y être monnayé ; et l’exemption de ce droit modéré de seigneuriage n’apporte pas, dans aucun cas, la