Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Roucher, 1792, I.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 82 )

tion publique n’avoit fixé la proportion entre les valeurs de l’or & de l’argent monnoyés : c’étoit au marché à la fixer. Si un débiteur offroit un paiement en or, le créancier pouvoit ou le refuser ou l’accepter, d’après l’évaluation de l’or convenue entr’eux. Le cuivre aujourd’hui n’est un paiement légal que pour l’échange des petites monnoies d’argent. C’étoit faire plus qu’une distinction nominale, que de distinguer entre le métal qui servoit de mesure de valeur, & le métal qui n’en pouvoit servir.

Par la suite & à mesure que les-peuples se sont familiarisés avec l’usage des monnoies en différens métaux, c’est-à-dire, à mesure qu’ils ont mieux connu la proportion entre les valeurs respectives des monnoies, la plupart d’entr’eux ont trouvé plus commode de constater cette proportion, & de déclarer, par une loi publique, qu’une guinée, par exemple, de tel poids & de telle qualité seroit donnée en échange contre vingt-un shellings, & deviendroit une offre légale pour acquitter une dette de cette somme. Pendant la durée d’une proportion ainsi établie par la loi, toute distinction entre le métal qui sert de mesure de valeur, & le métal qui n’en sert pas, n’est