Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Roucher, 1792, I.djvu/112

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est d’environ huit pour cent, voit, dit on, sa monnoie refluer d’elle-même des états où l’exportation l’avoit répandue.

Les causes qui produisent des variations dans le prix des diverses marchandises, sont les mêmes qui font varier accidentellement dans le commerce le prix de l’or & de l’argent en lingot. Ce que les événemens multipliés sur la terre & sur la mer en font souvent disparaître ; ce qu’en absorbent & perdent sans cesse, & la dorure, & la vaisselle, & les galons, & la broderie ; ce que les frottemens répétés d’un usage de tous les jours en enlèvent à la monnoie & à la vaisselle ; toutes ces pertes réunies exigent, pour être réparées, une importation toujours active & toujours nouvelle, dans les pays qui n’ont point de mines en propriété. Sans doute dans ce genre de négoce, ainsi que dans tous les autres, les hommes qui s’y livrent cherchent à mettre la denrée en proportion avec les besoins prévus du moment auquel ils la destinent. Cependant, trompés quelquefois dans leurs calculs, ils vont & restent tantôt en deçà, tantôt au-delà des besoins & des demandes. Ont-ils importé des lingots au-delà des